Le genre - qu'est-ce que c'est ?
Le terme "genre" (en français "sexe") vient de l'anglais. Contrairement à la simple détermination du sexe à la naissance (en anglais : sex), le terme englobe les attentes de la société en matière de rôles pour les femmes et les hommes (cf. définition de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)). Ces attentes en matière de rôles s'expriment par exemple dans la distinction entre les professions typiquement féminines et masculines.
La notion de genre s'est imposée dans l'espace germanophone, car elle permet de remettre en question les stéréotypes sexuels. Les différences entre les sexes ne sont pas naturelles, elles sont créées par les hommes et peuvent donc être modifiées (cf. centre de compétence sur le genre).
La notion de genre inclut en outre la représentation des personnes transgenres et intersexuées (voir définition selon l'organisme antidiscrimination de l'Allemagne). Il permet donc d'ouvrir des débats sur la participation et les droits des personnes qui ne sont pas placées sur un pied d'égalité en raison de leur appartenance à un sexe ou de leur orientation sexuelle (voir le domaine thématique "Genre" du Centre fédéral pour l'éducation politique).
Lois et politiques visant à mettre en œuvre l'égalité de traitement entre les sexes
L'égalité de traitement fondée sur le sexe est ancrée dans la loi : depuis 2006, la loi générale sur l'égalité de traitement (AGG) est en vigueur en Allemagne et interdit la discrimination fondée, entre autres, sur le sexe et l'orientation sexuelle sur le lieu de travail. L'AGG est la base d'une plus grande équité entre les sexes dans l'économie et la société.
Le gender mainstreaming est la stratégie politique la plus complète pour la mise en œuvre de l'égalité des sexes. L'intégration de la dimension de genre signifie que les dirigeants politiques et économiques s'engagent à tenir compte des effets différents sur les femmes et les hommes dans toutes les décisions et mesures qu'ils prennent et à agir en tenant compte de la dimension de genre (cf. ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse (BMFSFJ)).
L'Union européenne (UE) a déclaré l'intégration de la dimension de genre obligatoire pour tous les États membres de l'UE (cf. Bundeszentrale für politische Bildung).
Le portail Internet du ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse (BMFSFJ) propose des informations complètes sur les actions, les projets de mise en œuvre et les programmes de soutien dans le cadre de la stratégie d'intégration de la dimension de genre du gouvernement fédéral.
L'intégration de la dimension de genre ne s'adresse pas seulement aux dirigeants politiques et aux niveaux administratifs de l'UE et de l'État fédéral, mais aussi aux entreprises et aux employeurs. Le site web de l'association "Charte de la diversité" propose des suggestions pour la mise en œuvre.
Les femmes issues de l'immigration - des défis multiples sur le marché du travail
Les femmes immigrées doivent s'adapter à un nouveau pays, surmonter les barrières linguistiques et trouver un emploi ou une formation qui peut exiger des qualifications différentes de celles requises dans le pays d'origine. A cela s'ajoutent des obligations familiales qui peuvent entrer en conflit avec la profession. En Allemagne aussi, les idées traditionnelles sur les métiers que les femmes devraient exercer et les tâches qu'elles devraient assumer au sein de la famille sont répandues. L'accès à certains domaines d'activité est donc plus difficile pour les femmes immigrées, même si elles n'ont pas d'idées traditionnelles.
Un accès plus difficile à l'apprentissage de la langue
L'étude de l'OCDE "Triplement désavantagé ? Un premier aperçu de l'intégration des femmes réfugiées"(2018) met particulièrement en évidence le désavantage multiple des femmes réfugiées.
Selon l'étude, la part des réfugiés qui ont peu de connaissances de la langue du pays d'accueil est plus élevée chez les femmes que chez les hommes. L'étude constate que les femmes réfugiées sans statut de réfugié reconnu, qui viennent en Allemagne dans le cadre d'un regroupement familial, se voient souvent proposer moins d'offres d'intégration. Leur accès à l'apprentissage de la langue devrait donc être facilité par des programmes de soutien appropriés.
Les attentes en matière de rôles dans les pays d'origine
Les attentes en matière de rôle des femmes, que les immigrés apportent de leur pays d'origine, constituent un autre défi. Ainsi, l'étude susmentionnée constate que les femmes réfugiées issues de pays traditionnellement patriarcaux sont particulièrement responsables de l'organisation de la vie familiale et des soins aux membres de la famille. Comme pour les Allemands avec enfants, des questions de compatibilité entre vie familiale et professionnelle se posent ici, comme l'explique également l'étude "Arbeitsmarktintegration hochqualifizierter Migrantinnen - Berufsverläufe in Naturwissenschaft und Technik".
Souvent sous-estimé
L'étude "Arbeitsmarktintegration hochqualifizierter Migrantinnen - Berufsverläufe in Naturwissenschaft und Technik" (Intégration des migrantes hautement qualifiées sur le marché du travail - Parcours professionnels dans les sciences naturelles et la technique), commandée par le ministère fédéral de l'éducation, montre entre autres comment les qualifications des femmes immigrées sont souvent sous-estimées.
L'article "Frauen - Migration. Fuite. Intégration au marché du travail" dans le magazine spécialisé "IQ konkret". Il montre clairement que les femmes immigrées ne forment pas un groupe homogène.
L'édition 1/2012 du magazine spécialisé "clavis" consacrée au thème "Les femmes et l'intégration en Allemagne" offre un aperçu des histoires de réussite, des initiatives et des idées qui soutiennent les femmes immigrées sur le marché du travail. Il est notamment consacré aux opportunités offertes par le recrutement de femmes immigrées face à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée ainsi qu'à l'accès à la carrière et à l'autonomisation des femmes portant le foulard.